À 60 km de la frontière chinoise, Luang Namtha n’a rien de très charmant. Cette ville est par contre un point de départ idéal pour réaliser un trek sur plusieurs jours dans la zone protégée de Nam Ha à la rencontre de villages ethniques ou/et à la découverte de la survie en jungle. Une étape idéale avant de rejoindre la Thaïlande.
Quelle misère nous avons eu pour arriver de Luang Prabang ! La veille, nous optons pour un bus-couchettes de nuit qui est censé arriver à 5h du matin d’après le vendeur de tickets. Les places sont attribués, nous nous retrouvons au fond du bus où se trouve un matelas sur toute la largeur pour 5 personnes !
En réalité c’était prévu pour 3 personnes et la longueur du matelas n’excédait pas 1m60. En prime, un bébé sera de la partie, la nuit s’annonce magique ! Mon ami Maxime le belge fait 1m97, il se trouve donc sur la place centrale du matelas où ses jambes peuvent s’étendre dans l’allée du bus, mais 40 cm de jambes dans le vide, on a connu mieux pour dormir !
Le trajet commence, les secousses nous gardent éveillés, on en rigole tellement on se trouve dans une situation peu confortable ! Surprise, nous n’arriverons pas à 5h00, mais à 1h30 du matin… Nous, qui avions pris ce bus pour économiser une nuit d’hébergement, on se sent cons ! D’autant plus que le terminal où on nous dépose est à 8 km de la ville et aucun véhicule ou tuk-tuk se trouve dans les parages. Nous décidons de passer la nuit dans une guesthouse à quelques centaines de mètres, contents que l’hôte se soit réveillé pour nous !
Après une nuit de sommeil bien mérités, nous nous mettons en recherche d’une agence pour effectuer un trek dans les environs.
À Luang Namtha, tu auras le choix entre 4 à 5 établissements proposant relativement les mêmes treks, cependant avec des prix parfois bien différents.
Nous optons pour Ethnic Travel Laos où nous rencontrons notre guide pour le lendemain qui est très souriant, avec 6 années d’expérience derrière lui et une bonne connaissance de l’anglais.
Le parc national Nam Ha. Plusieurs groupes ethniques vivent dans cette zone de plus de 2000 km². Cette jungle est donc très dense avec différents monts entre 500 et 2000 mètres et quelques rivières là traversant.
Ceux qui ont déjà lu certains de nos articles savent que l’on préfère les treks en autonomie, mais pour celui là un guide peut s’apparenter très utile. Ses connaissances sur la jungle, la mise en relation avec la population locale dans les ethnies, ce sont des avantages indéniables dont tu ne peux pas profiter en étant seul.
Je n’ai pas encore lu, entendu et vu de personnes faire des treks en autonome à Nam Ha, mais je pense que cela est clairement réalisable pour les plus aventureux d’entre vous !
Les chemins sont tracés sur l’application Maps.me.
De 1 à 5 jours, tu choisis la durée qui te convient, sachant que 3 jours est une bonne moyenne pour voir et découvrir ce qui t’entoure. Tu peux choisir de faire seulement de la jungle, seulement rencontrer des ethnies, faire du kayak, du vélo ou combiner plusieurs de ces activités.
Plus votre groupe est nombreux, moins cela te revient cher. Des pancartes devant chaque agence indiquent le nombre de personnes qui ont déjà réservé tel trek le lendemain, cela te permet de savoir directement si tu vas pouvoir te joindre à d’autres personnes et payer moins cher. Nous étions seulement 2 pour un trek de 3 jours et 2 nuits au prix de 75 € chacun, soit 25 € par jour.
Aucun frais caché.
Nous sommes donc 4, les 2 guides, Maxime le belge et moi à s’enfoncer petit à petit dans la jungle. La randonnée n’est pas difficile aujourd’hui, le temps est clément et les guides font pas mal de pauses clopes. C’est toujours étonnant pour moi de voir un mec fumer alors que son travail, sa passion consiste en grande partie à faire du cardio dans la nature, c’est un peu contradictoire…
Nous nous arrêtons ensuite pour le repas de midi où nous serons à même le sol sur des feuilles de bambou. Au menu du riz collant avec un bout de saucisse sèche et une sorte de purée de fibres de bambou.
L’aspect était un peu ragoûtant, mais au final ce n’était pas mauvais et nourrissant ! Nous repartons ensuite en marche vers le lieu de campement à construire pour cette nuit. Le terrain est parfois assez pentu, heureusement il n’a pas plus et nous sommes en chaussures de randonnée, car cela peut être très glissant !
Construction du campement
Notre guide nous a prévenu, cette nuit il va possiblement pleuvoir, on peut construire un campement, mais celui-ci ne sera pas étanche. Heureusement, ils ont un campement déjà en place avec une bâche en plastique où on pourra se loger si besoin. Nous commençons la construction du campement en allant couper du bambou et des feuilles de palmier à la machette. Le terrain est très en pente, la progression est lente, mais nous ramenons assez d’éléments pour faire des ficelles, attacher les bambous avec et effectuer la toiture en ajoutant les feuilles par-dessus.
Ensuite, on utilise encore des feuilles et du bambou plié pour y mettre au sol afin que ce soit plus confortable et propre.
Nous étions les assistants du second guide qui prenait du plaisir à faire le camp avec nous, c’était très fun. Niveau écologique, nous savons que la pousse du bambou est rapide, mais qu’en est-il de la repousse ? N’hésite pas à nous éclairer dans les commentaires. Car, si à chaque groupe se lançant dans un trek avec une nuit passée dans la jungle il faut faire un campement et couper du bambou, cela pourrait être néfaste à la forêt par la suite.
Il est 16h30 et nous dînons déjà ! Soupe à la feuille de citrouille avec du porc et du riz collant bien-entendu !
La nuit s’annonce compliquée, nous ne dormirons pas dans notre campement fraîchement construit, car le terrain est trop en pente, avec le risque de pluie en plus il est préférable de se mettre dans le campement étanche. Nous sommes à même le sol sur du bambou plié, la nuit s’annonce originale ! Les guides se lèveront quelques heures plus tard afin de capturer des crabes près du ruisseau pour le petit-déjeuner du lendemain.
Nous avions fait un feu à côté du camp afin de nous réchauffer pendant la nuit et écarter les bêtes s’approchant. Celui-ci s’est éteint plusieurs fois dans la nuit, on entendait des bruits dans tous les sens entre les insectes, les rats, crabes, grenouilles et autres, il était donc difficile d’avoir un sommeil profond !
Finalement, il n’a pas plu ! C’est lorsque l’on s’est réveillé que le temps s’est gâté… je déguste un petit crabe tandis que nos guides ne peuvent pas s’empêcher d’y ajouter piments et sel en excès ! En addition, ce fameux riz collant que l’on commence à haïr petit à petit. Cette journée est la plus éprouvante pour les jambes avec des montées et descentes dans la jungle de plus en plus épuisantes avec la chaleur qui monte au fil des heures. Heureusement que la pluie s’est rapidement stoppée ce matin, car des chemins sont très inclinés et les glissades sont fréquentes, je déconseille ce trek aux personnes non habituées aux randonnées sur ce genre de terrain montagneux.
Nous entamons ensuite une grande descente et surprise ! Des arbres abattus tout autour de nous, le guide nous assure qu’ils étaient bien debout la semaine d’avant… Des rizières vont être plantées à la place de cette portion de forêt, nous sommes témoins plus que jamais de cette déforestation qui fait des ravages dans le monde entier. Certes, les villageois doivent gagner leur croûte, ils font donc avec leurs connaissances et utilisent la forêt à leur escient sans penser au futur, mais quelle tristesse de voir ça…
Nous descendons donc sous le soleil, vu qu’il n’y a plus d’arbres pour nous abriter, avec comme embûches des troncs et branchages à l’horizontale. S’en suit une longue marche sur un chemin en terre avant de rejoindre un village ethnique.
À peine arrivés, on entend des pleurs, il vient d’avoir un mort au village, un ancien. L’ambiance n’est donc pas idéale pour notre arrivée… Nous sommes cependant contents d’arriver après cette longue journée de marche et en profitons pour nous jeter à la rivière ! Moment de détente où je me marre avec le second guide à communiquer seulement avec les mains !
On nage un peu jusqu’à que j’aperçois un serpent sur le rivage, je préviens le guide en imitant le serpent et pointant du doigt l’endroit où il se trouvait, puis commence à faire demi-tour. Lui, me fait le geste d’un jet de cailloux ! Ce brigand veut de la viande fraîche pour dîner ! Il attrape cailloux et bambous, mais je vois qu’il vise un autre endroit… Un deuxième serpent, celui là est énorme ! J’assiste à un vrai spectacle, mais malheureusement ou heureusement, ça dépend de quel camp on se place, il n’arrivera pas à attraper de reptiles.
Dans le village, les hommes sont séparés des femmes sauf pour les enfants. Du côté masculin, la principale activité de la journée c’est le pari de cigarettes sur des jeux de cartes. Du côté féminin, on s’occupe activement avec le bétail, la cuisine, le tissage, et autres. Les enfants, quant à eux, jouent dans la terre, récupèrent des insectes, montent aux arbres, ils font ce qu’ils leur plaisent avec aucune pression parentale.
(Ici ça fume le tabac dans un bambou, dès l’age de 8-10 ans parfois..)
Les habitants vivent sans électricité ici, se nettoient dans la rivière, c’est tout un autre mode de vie qu’ils ont…
Au soleil couchant, de petits feus prennent forme dans les allées du village afin de faire chauffer la viande, se rassembler et se réchauffer. Des sourires s’échangent, on discute avec d’autres Français présents sur le village, quelques guides et locaux sont aussi présents. Malheureusement, notre guide ne nous met pas assez en communication avec les villageois, c’est dommage, car on se sent parfois plutôt comme un billet ambulant alors qu’on aimerait être plus que ça. Malgré ça, nous passons un très bon moment, le repas du soir fut excellent avec une ratatouille maison et bien-sûr du riz collant, mais la sauce tomate était succulente.
Commencer la journée avec une omelette géante agrémentée de légumes du potager, je dis oui ! Aujourd’hui notre guide est un peu plus actif et se décide à construire un arc avec du bambou, il nous montre également quelques plantes médicinales que l’on peut trouver dans la forêt dont une baume du tigre naturelle d’une senteur incroyable !
Autre point positif, nous longeons un ruisseau pendant 30 minutes, ce fut la plus belle partie du trek avec de magnifiques lianes, des arbres d’une hauteur folle et une verdure brillante suite à une forte pluie durant la nuit.
Nous avons entendu dire que ceux dormant dans la jungle la veille ont dû plier bagages à 4/5h. En effet, à cause de cette averse, ils ont dû aller se réfugier en vitesse au village. À une nuit près c’était pour nous, on s’en sort bien !
La randonnée de la journée n’est pas bien difficile, malgré une longue montée et les sangsues essayant de s’agripper à ta peau durant les traversées du ruisseau.
Nous arriverons à Luang Namtha en milieu d’après-midi, content de retrouver un peu de confort et de manger autre chose que du riz collant !
En résumé, ce trek était enrichissant concernant la survie, la vie dans la jungle et la difficulté de celui-ci est moyenne. La visite des 2 villages ethniques est par contre bâclée à mon goût, nous avons eu seulement un aperçu dû à l’implication des guides trop faible. Le bilan reste positif, mais l’agence peut mieux faire, sachant cependant qu’ils ont probablement les prix les moins chers de Luang Namtha.
Adounsiri guesthouse propose des chambres pour 2 personnes à 7 € avec salle de bain, wifi et un bon emplacement dans la ville. Le petit-déjeuner n’est pas inclus, mais c’était le cas pour la plupart des maisons d’hôtes de la ville, donc on te conseille vivement cet hébergement.
Lay’s place est un restaurant local avec un menu varié comprenant des spécialités, mais aussi des plats occidentaux, le rapport qualité-prix est bon.
Comme alternative, on te propose Manikong bakery qui possède de très bonnes pâtisseries, mais également des plats de bonne facture !
Sinon au marché, tu trouves plein de choses 😉
Si tu viens de Luang Prabang, ne prend pas de sleeping bus, car tu arriveras en plein milieu de la nuit et les couchettes sont minuscules. Le bus local de jour est la bonne option.
Tu as des bus chaque jour pour aller un peu de partout. Pour moi, c’est direction Chiang Mai afin de retrouver mon acolyte Valentin. Il est conseillé de prendre un bus local jusqu’à Huay Xai, traverser la frontière en solitaire et prendre un bus à Chiang Khong pour Chiang Rai, puis Chiang Mai.
On a beau être affûté ou en pleine santé, faire son voyage au Laos sans assurance, c’est courir le risque de payer très cher en cas d’accident. Souscrire à une assurance avec une bonne couverture médicale peut t’économiser des centaines d’euros si un pépin arrive. Afin de partir en toute sécurité, je te recommande Chapka Assurance accessible depuis le lien en vert.
Assurez-vous de lire attentivement ce qui est inclus avant de passer à l'achat. Si vous êtes encore indécis, vous pouvez lire mon article sur la meilleure assurance voyage pour vous couvrir au Laos.
Un visa est nécessaire pour se rendre au Laos, pour t’éviter stress et tracas tu peux faire cette étape à l’avance via RapideVisa.
Luang Namtha fut ma dernière destination au Laos avant de rejoindre la Thaïlande. D’après moi, ce n’est pas un incontournable, mais cela reste une visite très intéressante avec l’apprentissage de la survie dans la jungle et la rencontre d’ethnies. Si tu as des attentes sur des paysages incroyables à voir où beaucoup d’animaux sauvages, passe ton chemin.
Si tu as des questions, si tu veux nous faire part de ton expérience ou simplement nous passer le coucou, n’hésite pas à nous laisser un commentaire en dessous !
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Bonsoir,
Avec mon amie nous partons bientôt pour 3 mois d’aventure en Asie. Nous avons beaucoup croché sur votre article concernant le trek à Luang Namtha, cependant il n’est pas préciser où est ce que vous avec trouver l’activité. Est d’il possible d’avoir plus d’informations ?
Bonne soirée
Beverly et Cécile.
Salut les filles,
Le centre du Luang Namtha est assez petit (faisable à pied), vous verrez la rue principale avec les agences qui s’enchaînent 🙂 Faites en 2 ou 3 pour comparer le programme qu’elles vous proposent et juger lequel vous convient le mieux.
Profitez bien !
Bonjour, je suis a luang prabang et cherchais à prendre le bus de nuit pour luang namtha et j’ai vu qu’il arrivait à 2h du matin je ne me suis pas fait avoir 😉 par contre entre paksé et Vientiane j’ai eu droit à la couchette du fond pour 5 avec en prime une fuite d’eau (de la clim sûrement) sur moi 🙁
Merci pour votre blog les informations sont précieuses
Haha bien joué pour l’arrivée nocturne ? Ca fera un beau trajet à raconter durant les années à venir ? J’imagine très bien cette situation où on se dit « ah oui, j’ai bien mis mon confort de côté pour ce séjour au Laos.. ? »
Bonne continuation Adrien !